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Category PORTRAIT
Isabelle Thomas, The best of (Blondie) Fashion

Aujourd’hui, je vais vous parler d’Isabelle Thomas, styliste, auteur du blog Mode Personnelle et de différents livres sur ce thème.

Isabelle est venue à la mode et au stylisme après une vie de journaliste et d’auteur bien remplie, son approche est spirituelle, joyeuse, généreuse, ancrée sur une solide expérience et une intuition toujours en veille.

Si je me suis intéressée à elle, c’est parce que son approche de la mode me semble originale, ce qui n’est pas un vain mot dans ce domaine.

Toutes les filles adorent la mode, et rares sont celles qui peuvent affirmer sans flagornerie qu’elles ne s’intéressent pas du tout à cet univers. Il me semble que les seules qui peuvent se réclamer de cette minorité sont celles qui sont entrées dans un sacerdoce spirituel (les nonnes), familial (les mères de familles nombreuses), professionnel (les urgentistes de garde), ou sexuel (les femmes- hommes).

A part ça, toute femme qui se respecte a un jour de sa vie feuilleté les pages mode du magazine ELLE, s’est déjà damnée pour une paire de chaussure vertigineuse, et a une fois craqué une somme indécente dans une tenue fantasmée un jour de pleine lune.

Mais cela ne fait pas de nous des pros comme Isabelle qui aujourd’hui consacre tout son temps à capter les tendances, à les mettre en pratique sur elle-même, à coacher les personnes en mal de style, et à conseiller les acheteuses ou les marques sur leur développement.

Isabelle décode la mode, analyse, combine, mélange et adapte, et comme elle aime les gens, elle sait transmettre sa passion, ce que je trouve très rafraichissant.

Je l’avais retrouvée avec plaisir il y a un mois autour d’un podcast qu’elle a créé, où elle fait raconter à son micro intimiste des histoires étonnantes autour d’un vêtement.

Isabelle a une voix de velours radiophonique, une écoute bienveillante à la Laure Adler et elle est revenue à sa première passion en créant ce podcast Mode Personnelle. J’y ai raconté le dramatique épisode de ma petite robe noire, mais ça c’est une autre histoire…

Nous avions pris date pour une interview d’elle autour d’un sujet précis, j’avais demandé à Isabelle de me créer trois tenues autour de bijoux qu’elle aime.

Son prisme de modeuse m’intéressait, moi qui perçois le bijou plus comme un objet artistique que comme un accessoire.

Quand je suis arrivée ce matin dans son charmant appartement de la cité des Fleurs, le soleil inondait son salon décoré de tissus vintages multicolores. Isabelle était fin prête, avec une super jolie tenue de Calamity Jane parisienne, des boots colorées, une cravate en strass parfaitement adaptée à sa chemise bleu jean au col montant, et ses innombrables bracelets qui sont un peu sa signature, une accumulation de joncs dorés et de bracelets africains multicolores qu’elle porte nuit et jour.

J’ai admiré ses deux chats posés langoureusement sur les tapis fleuris, nous sommes montées sur sa terrasse envahie de plantes vertes pour évaluer la lumière et nous avons finalement décidé de faire l’interview dans le salon, jugeant la lumière du soleil trop crue, nous avons toutes deux une conscience aigüe de ce qui nous plombe en photo, on n’est pas blogueuses pour des prunes, égo quand tu nous tiens, mais je reviendrai ultérieurement sur ce point…

Nous avons d’ailleurs démarré l’interview sur nos tocs de blogueuses de plus de 22 ans et demi, le petit détail qui tue et qui nous rend dingues quand on le voit en photos. En vrac, le cou du vieil alligator qui plisse, le double menton du Pelican qui vient d’avaler un poisson, la ride unique qui coupe de cou en deux façon Collier de Vénus, le réseau autoroutier de veines sur les mains, le lobe d’oreille flasque du pachyderme néandertalien, bref, toutes ces stigmates de l’âge que la blogueuse mature escamote à l’aide d’un savant cocktail d’acide hyaluronique photoshopé.

Je parle pour moi évidemment, Isabelle a une fraicheur qui me semble absolument dénuée d’artifice et qui fait tout son charme.

Elle m’a parlé de son parcours, de son premier coup de cœur pour la radio à 20 ans dans sa Lorraine natale après une école de communication, ses débuts d’animatrice, son apprentissage du montage et les premières interviews. Elle se souvient de ses débuts avec une once de nostalgie, je sens qu’elle a adoré débuter, apprendre, se coltiner le terrain, faire ses preuves et que ce coté autodidacte l’a guidé un peu toute sa vie.

Elle est de celles qui aiment défricher, pas de celles qui s’installent dans le confort. Avec sa petite voix douce et ses gestes félins, Isabelle a une volonté de fer et un esprit espiègle. Quand elle me raconte qu’elle a fait le tour du monde pour enregistrer la lecture de la déclaration des droits de l’homme par des dizaines de chef d’état, je suis bluffée, par ce que cela vient à l’encontre de mes préjugés sur quelqu’un qui travaille dans la mode.

Dans le mot mode, raisonne en moi le syndrome de superficialité. Que penser de quelque-chose qui n’a pour but que de rendre notre apparence plus désirables, souvent au mépris du contenu ?

Pourtant la mode est aussi essentielle, car elle nous permet de définir ce que nous avons envie de montrer aux autres. Et par cela même, elle nous inscrit dans le corps social. A l’inverse de l’uniforme purement utilitaire qui clone chaque individu dans un même moule, la mode nous permet de nous singulariser, de jouer sur de multiples registres qui ne s’identifient qu’à un seul individu, nous même.

Je conclus de ce premier épisode qu’Isabelle a du fond. Et ça me réconcilie encore un peu plus avec ce qu’elle dit de la mode.

Elle me parle ensuite de l’épisode 2 de sa vie professionnelle, la période où elle écrit des scénarios de film pour la TV, elle réalise des fictions et ce monde de l’écriture la conduit vers la presse féminine, où elle va faire ses classes chez Biba.

A chaque fois qu’elle parle d’une expérience, elle s’attache à raconter ce qu’elle a appris, ce que ce moment lui a apporté.

Chez Biba, ce fut l’apprentissage exigeant de la presse féminine, la rédaction de sujets sur la psychologie et la santé, les témoignages de lectrices, la découverte des grands psychiatres médiatiques comme Christophe André.

Elle devient ensuite rédactrice en chef chez Jeune et Jolie, une expérience intense où elle donne beaucoup d’elle même, mais qui la propulse dans le monde infernal du film « Le diable s’habille en Prada ». Encore une fois, elle reconnaît que cette expérience a forgé chez elle une grande capacité de travail, mais elle y souffre de contraintes multiples qui sont l’apanage des grandes structures et elle quitte finalement ce support avec une profonde envie de liberté. C’est à ce moment qu’elle fonde son blog, Mode Personnelle, et qu’elle se lance dans le coaching de style et le conseil.

Isabelle a retenu beaucoup de cette époque, et en particulier sur la psychologie comportementale. Si elle est une bonne coach de style aujourd’hui, c’est qu’elle sait faire du sur-mesure. Elle avoue que ce bagage lui a permis de comprendre que la mode peut aussi être la réponse à un manque, un mal-être transitoire. Il y a chez elle un petit coté thérapie par la mode qui doit être très réconfortant pour les personnes qu’elle prend en charge.

Et dont je me dis, intérieurement, que je ne ferai jamais partie.

J’ai beau clamer sur tous les toits que je suis nulle en mode, il n’en reste pas moins que je me suis fait une philosophie radicale sur ce qui me va ou pas, sur ce que j’aime ou pas, et que je suis devenue aujourd’hui d’une redoutable efficacité pour trier en un temps record ce qui peut finir sur ma grande carcasse ou ce qui ne mérite même pas que j’y jette un œil. Je me pose peu de questions dans ce domaine, ce qui fait que je suis très prévisible mais que je ne souffre pas d’indécision.

Isabelle m’explique justement que pour certaines personnes, la mode est un problème qui peut devenir douloureux. Pour toutes celles qui sont dans une période de transition, qui ont drastiquement changé de morphologie, qui ont été gravement malades, ou qui ne se sont jamais intéressées à la question jusqu’au jour ou cela devient un manque, pour toutes ces personnes, la mode est un problème, pas un plaisir. Et c’est là que l’expérience d’Isabelle lui est d’une grande utilité. Elle s’immerge dans la vie de sa cliente pour comprendre ses besoins, et comme on fait un portrait chinois, elle l’aide à dessiner le style vestimentaire qui lui permettra de se sentir mieux et elle l’accompagne jusqu’à la rendre autonome dans ses choix.

De nouveau, je me dis qu’il y a de la générosité dans la démarche d’Isabelle.

Alors qu’habituellement c’est ce travers du narcissisme qui me dérange le plus dans la mode, outil de sublimation du moi, vernis rutilant de l’égo. Pour ceux qui poussent le curseur un peu trop loin et qui n’existent plus que par l’image qu’ils projettent, la mode devient une course vaine, car celle-ci n’aime que les gens qui s’aiment et elle est dure avec ceux qui ne portent pas sur eux un regard bienveillant.

Le grand Karl était le premier à se cacher derrière son costume de Dandy 2.0 et ses grandes lunettes fumées. Son look n’était il pas son armure la plus efficace pour effacer ses failles ? Cadenassé dans son personnage, il en était devenu stylé sinon beau, iconique sinon humain, immortel sinon Dieu.

A l’inverse, il me semble qu’Isabelle utilise la mode par pur hédonisme et qu’elle a envie de partager cette joie qu’elle ressent à jouer avec les vêtements, les accessoires et les bijoux. Avec sa complice photographe Frédérique Veysset, elle a écrit ce livre « You’re so french », précurseur de la série de pamphlets à la gloire de La Parisienne, livre qui a fait le tour du monde dans toutes les langues, dont le japonais « so kawai » !

Les 3 tenues qu’elle s’est inventée autour de bijoux sont des histoires qu’elle raconte.

La cravate en strass de sa première tenue est l’accessoire idéal pour féminiser une chemise un peu cow-boy, elle a trouvé cette pépite qui provient d’un dead-stock ( je viens d’apprendre un mot : un dead-stock c’est du vieux neuf, un proto des années 80 vendu dans une boutique vintage mais qui n’a jamais été porté), elle a mélangé ses deux bagues en or avec une très grosse chevalière en argent massif de Mimilamour, un de ses créateurs préférés.

Elle a une démarche très spontanée, elle ne réfléchit pas trop, mais son instinct lui permet de taper juste dans son incroyable collection de bijoux, colifichets et accessoires brillants qu’elle cache dans les innombrables tiroirs de sa commode en bois.

Changement de décor, nous voilà parties sur sa terrasse pour la tenue numéro 2.

Ses gouttes d’oreilles en cristal de facture très classique sont absolument parfaites avec son petit haut en cuir noir orné d’un col montant, cela lui donne un air de reine de la renaissance italienne. Elle n’hésite pas à mélanger ça avec une étonnante bague ornée d’un œil jaune signée Bernard Delettrez, accord parfait avec ses escarpins léopards qui twistent sa tenue un peu sage d’une amusante fantaisie.

Pour le troisième tableau et pour me faire plaisir car le soleil me donne des gourmandises de printemps, elle a misé sur le rose, la jupe plissée et les accumulations de colliers, talismans multicolores qu’elle fait tinter sur son tee-shirt à message fluo sur lequel une broche-poisson en émail semble plonger avec délectation.

Isabelle adore les chaussures strassées, pailletées, brodées, les pochettes en crochet argenté, les chaussettes chinés de fils d’or ou d’argent, tous ces accessoires qui sont un peu des bijoux et qui apportent une touche éclatante à toutes ses tenues.

Moi qui ne jure que par le minimal, je suis bluffée par l’inventivité d’Isabelle et le parfait naturel avec lequel elle porte tout ça. D’ailleurs, elle ne porte pas, elle enlève une tenue ! Il y a du mouvement, de la vie, du confort, elle n’a jamais l’air over-dressed, elle est bien elle-même dans ce patchwork coloré qu’elle réinvente tous les jours, pour son plus grand bonheur et pour celui de ses milliers de followers sur Instagram.

La dictature Instagram… on fait notre photo du jour, ne jamais oublier que notre vie ne tient qu’à un fil, celui de ce maudit réseau social …

Clic Clac la photo est dans la boite, on disserte again sur cette course pathétique après notre propre image dans ce labyrinthe aux millions de miroirs, implacable amplificateur de notre notoriété, de notre égo et aussi de notre ridicule petit moi.

Et c’est pas Valérie Hénau, ancienne collègue d’Isabelle et auteur de cet article provocateur sur « Les connes d’Instagram » qui nous contredira sur ce point…

Mais nous avons un métier qui réclame le faire-savoir autant que le savoir-faire, et Isabelle ne s’embarrasse pas de tout ce fatra idéologique. Elle pose avec cette joie enfantine qui lui est propre, elle poste sur Instagram avec ce grand sourire qui embarque tout le monde dans sa Mode infiniment Personnelle.

Miroir, Miroir… ni les plus connues ni les plus jeunes, mais les plus Blondies ça c’est sur !

Et puis comme dirait Sophie Fontanelle, il faut bien vivre avec son temps !

Photos Sarah Clavelly

Bijoux et vêtements personnels d’Isabelle Thomas !

6 Comments:
28 février 2019

Superbe article ! J’adore l’univers d’Isabelle que je suis ravie de suivre aussi !
À très vite
Pimprenelle
50 ans et alors ? La vie est belle !

28 février 2019

Merci Valérie !

28 février 2019

… mes deux blogueuses chouchou !!♡
Comme d’hab, photos et textes séduisants.

Merci Sylvie , ça fait du bien de te re-lire/voir.

juste S

28 février 2019
4 mars 2019

Alors … comment dire… Est ce que la mode t’echappe ? ou tu t’échappes de la mode pour mieux l’apprivoiser ? Isabelle Thomas Fashion victim vs Sylvie Arkoun anti fashion ?
Ni l’une ni l’autre !
Belles leçons de style, à porter et à lire !
…et Vive les blondes ;))

4 mars 2019

Pas Fashion victime mais j’apprends beaucoup de celles qui sont plus callees que moi !!

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hi

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