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Category CHRONIQUE
AMERICAN WAYS

 

Mon blog, c’est un peu mon journal de bord zoomé sur une passion, les bijoux.

Là, j’ai décidé d’ouvrir un peu le scope, et de vous raconter mon voyage dans le Far West.

Je reviens de 15 jours aux US.

Je suis partie pour faire le salon COUTURE, qui est un des plus grands évènements commerciaux dans le monde autour de la joaillerie créative. Pendant 5 jours, les marques exposent leurs collections dans l’immense et très luxueux Wynn Hotel, dans le centre de Las Vegas.

200 marques exposantes, plus de 4000 visiteurs acheteurs, plus de 100 journalistes des médias du luxe et des blogueuses influentes qui créent les tendances, le salon COUTURE est absolument incontournable pour toute marque qui veut se développer aux Etats-Unis, et accessoirement, à l’international.

Tout le petit monde de la joaillerie se retrouve là, des grandes marques reconnues comme Bulgari, Repossi, David Webb, Stephen Webster ou David Yurman aux designers débutants qui veulent mettre un coup d’accélérateur à leur croissance internationale, et qui sont ceux qui m’intéressent le plus comme chacun sait.

Pendant 6 jours, tout ce monde se croise, se recroise, fait la fête, fait des affaires, échange des infos, enregistre les tendances, et reste l’œil rivé sur les COUTURE design Awards, 15 prix qui désignent les meilleures créations dans différentes catégories, entretenant ainsi une saine compétition et un suspense insoutenable chez les créateurs.

Ma mission sur ce salon était liée à mon travail pour le joaillier Selim Mouzannar.

Cela fait 3 ans que je vous parle de lui de façon récurrente, parce que j’adore son travail, une création très inspirée des multiples influences de la culture Ottomane, et très moderne en même temps.

Mais surtout je me suis beaucoup impliquée depuis trois ans sur son développement en France, et maintenant à l’international. C’est un boulot de marketing et communication, avec en amont une réflexion stratégique, et sur le terrain, un vrai boulot opérationnel.

Ma super assistante Chloé a pris en charge l’organisation du salon. Grace à l’expérience de Lizzie, notre agent international chez Valery Demure, on a pu rentrer dans la logique des américains pour tout ce qui est inscription, décoration du stand, merchandising, logistique, assurances, communication, et franchement, ça a été le premier exercice de style pour rentrer dans ce que j’appelle l’américan way.

En deux mots, les ricains ont des process ultra précis, ils sont totalement inflexibles, et ils sont d’une clarté au delà du limpide pour le bien de la collectivité. Leur système est binaire : tu suis la règle et ta vie est cool, tu la transgresses et ta vie est un enfer.

Au contraire de nous frenchies, qui sommes totalement bordéliques, tricheurs, et flous, et qui cherchons tout le temps le moyen de détourner le système pour notre intérêt personnel… Autant dire qu’organiser un événement aux USA, c’est changer à 180 ° notre frenchie paradigme !

Je me suis vite aperçue en arrivant à Vegas qu’il fallait mieux filer droit pour ne pas vivre le mauvais scénario. Heureusement, Chloé avait bien tout prévu et nous a évité les énormes galères, du style stand tout pourri avec moquette locale immonde, murs ni blancs ni beige qui font sales et vitrines froides et impersonnelles.

On avait bien anticipé pour customiser tout notre stand en blanc, je me suis trimballée 50 kg d’excédents de bagages pour avoir mes présentoirs sur place on time, la table et les chaises blanches étaient bien livrées par le fournisseur local sur notre stand et j’avais mon voucher dans mon sac pour prendre ma sublime suite au 34ème étage du Wynn Hotel.

Ce que je n’avais pas calculé, c’est qu’on mettrait la journée pour tout déballer, monter la table et les chaises façon test d’intelligence pour les nuls, que les images que j’avais fait imprimer pour décorer le stand seraient finalement moches, que les murs resteraient blancs, et qu’on finirait par implanter nos bijoux sur le stand dans un état second pour cause de jet lag hyper abrutissant.

Régulièrement, tout en installant les bijoux avec Marie, je jetais un œil sur notre voisin d’en face, Fernando Jorge .

Selim mis à part (ça va sans dire) Fernando est mon créateur préféré : jeune, beau, adorable, brésilien, bourré de talent, et smart avec ça. Il a engagé Katie pour l’aider, une New Yorkaise d’une redoutable efficacité. La déco de son stand était juste top, il avait déniché la plus jolie boutique de déco sur Vegas et s’était tout fait livrer. De la table en marbre aux miroirs dorés en passant par les plantes grasses, et les petites gravures intimistes sur les murs, le stand de Fernando était un sans-faute qui nous faisait ressembler à un cabinet dentaire.

Vaguement envieuse de son raffinement, j’ai sauté dans un taxi avec Lizzie pour acheter un miroir et deux vases (30 mn de taxis dans la fournaise de Vegas pour la modique somme de 200 $), on a un peu meublé, on s’est dit que avec « nous » en mode déco ça le ferait, et que le blanc zen était le meilleur écrin pour les bijoux opulents et colorés de Selim, qui lui même épuisé par tant d’émotions s’est littéralement endormi sur sa chaise en pleine redaction d’un sms …

Day 1, 20h heure de Vegas et 5 heures du mat heure de Paris, on a pris nos sacs, et on est partis se coucher dans un état second.

Le premier jour, on est tous arrivés avec notre habit de lumière sur le stand, jolie robe et make-up pour les filles, Selim au top, comme d’habitude.

Le charme libanais est absolument irrésistible, celui de Selim est foudroyant.

Les clientes lui tombent dans les bras au bout de 5 mn montre en main, les acheteuses lui signent un bon de commande en 15 mn chrono, et les journalistes se selfisent avec lui avec enthousiasme.

Je dois dire que c’est assez gratifiant de travailler avec un créateur qui électrise les foules autant par ses bijoux que par son charisme. Développer la marque Selim Mouzannar, c’est un peu pédaler sur un vélo électrique. L’énergie est tellement débordante que ça avance tout seul !

Je me suis mise en pilote automatique pendant 3 jours, empathie maximum, accent frenchie, adjectifs superlatifs pour la présentation des nouvelles collections, avec un prix spécial pour notre collection émail, dont le liseret noir sur or rose fait exploser les couleurs des pierres. J’ai adoré le contact avec les retailers et les journalistes, tout est facile, awsame, outsanding et infiniment sympathique.

La relation qui se noue entre les clients et la marque tient du lien familial. Il y a vraiment, au-delà du bijou, l’intuitu personae qui joue à fond. La relation qui se crée entre l’esprit du créateur, de «sa maison» et l’esprit de la boutique qui va la vendre, doit être harmonieuse.

Il me semble qu’il est illusoire de vouloir placer sa marque partout. Il y a vraiment de bons partenariats durables dans ce métier, parce que ceux qui vendent la marque doivent savoir la raconter, donc l’aimer. C’est un peu ce truc spécial qu’il y a au delà de la pure relation commerciale dans le bijou. Il y a aussi une bonne dose d’amour, et c’est ce qui rend ce marché tellement spécial.

Au final, Selim n’a pas gagné d’Award cette année, malgré le sublime bracelet de saphirs roses et tsavorites qu’il a créé autour de la ligne Mina, avec cette technique ancestrale de l’émail autour du serti des pierres.

Mais il a beaucoup gagné à la roulette, et surtout, il a gagné l’amour inconditionnel de ses clients, de ses fans, et des journalistes américaines, éblouies par sa capacité à faire le poirier après quelques coupes de Ruinart (surprise, j’ai pas eu le temps de dégainer mon iphone !!).

La ravissante Grace Fuller, Jewelry editor du Wmag, totalement conquise pas sa ligne « Transparence » en améthystes rose cut, s’est laissé selfiser avec bonheur, et le collier en émeraude de Muzo et émail noir a été la star des instagram des éditrices pour ces 3 jours.

C’est notre talentueux voisin Fernando, avec sa sublime ligne Brilliant, qui a remporté un prix, dans la catégorie diamants de plus de 20 000 $. Je suis fière de lui, et un peu de moi, car je savais qu’il allait gagner, je postule au jury next year, c’est sûr !

Les diamants sont captés dans une structure hyper légère et mobile qui bouge comme les voiles d’un bateau. C’est à la fois aérien, scintillant et sensuel, Brilliant a balayé tous le reste.

Je dois dire que je n’ai pas été séduite par les autres prix, il y avait beaucoup de performances techniques qui n’entraient pas dans ma sensibilité esthétique. Fernando a créé la plus belle pièce de ce salon COUTURE, incontestablement

Quant à moi, pendant ces 6 jours, j’ai frisé la paralysie afrigorée, n’ayant mis dans ma valise que des nus pieds et des robes d’été en pensant au 40 ° du désert du Nevada, alors que le Wynn ne fonctionne qu’avec une clim ultra puissante à 20° grand maximum. Je me suis réchauffée le dernier jour en admirant les créations de mes créateurs chouchoux et en buvant quelques verres de Chardonnay avec l’adorable belgian team de Céline Daouste.

Ce que j’ai retenu de ce salon, à part le kitch de Vegas, les process ultra huilés et l’hyper empathie des ricains ?

Le mélange du précieux et des matériaux inhabituels, comme le corian ou l’opale chez le Arunashi, le très sophistiqué créateur d’origine Indienne Arun Bohra.

Les exercices de motifs figuratifs peintures et dessins chez la brésilienne Silvia Furmanovich et les américaines Larkspur and hawk et Holly Dyment.

La mobilité chez Fernando Jorge, le grand gagnant de l’Award Couture dans la catégorie diamants de plus de 20 000 $, la manchette Transparence de Selim Mouzannar, et la ligne Swinging Stone de la française Marie Mas.

L’explosion de l’émail, chez Selim Mouzannar et Amrapali, mais aussi chez Holly Dyment et Nikos Koulis.

Les charms, avec ce sublime collier constitués de multiples breloques des différents créateurs, et réalisé grâce à un partenariat entre le showroom new yorkais Muse et la mine Gemfileds.

Les fioles- talismans, avec le collier porte-parfum de Diane Kordas, et la gourde de Jacquie Aiche.

Le vocabulaire ésotérique et médiéval de Elie Top sur sa nouvelle collection héraldique.

Et aussi, les merveilles de la nature du Far West.

Parce que même si je n’ai pas mis plusieurs mois comme les colons d’autrefois pour arriver là bas, mais juste 16h d’avion, je ne voulais pas quitter Vegas sans avoir mis mes pieds dans les sables rouge et ocre de l’Arizona et de l’Utah.

Into the Wild pendant 6 jours, j’ai vécu un bonheur total, au-delà des bijoux, dans l’immensité absolue de la nature du grand ouest, avec pour seuls compagnons ma Ford automatique, la Country musique de ma radio, mes Nike et l’incroyable convivialité des américains qui m’ont donné l’impression que je n’étais jamais seule. Je me suis enivrée de la beauté inouïe des paysages et de l’ivresse vertigineuse des canyons. La tour Eiffel me paraît toute petite, et mon atterrissage sur Paris ressemble à un retour un peu brutal à la réalité.

Mais, ça, c’est une autre histoire…

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