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Category CHRONIQUE
Chaumet, Lumières d’eau

 

Certains déjouent le dicton et pensent que  l’habit fait le moine, moi je dirais plutôt que c’est le lieu.

Je m’explique.

La semaine dernière, c’était la semaine de présentation des collections haute joaillerie des grands de la place Vendôme.

Branle-bas le combat, décors somptueux, trilogie de tapis rouges, dossiers de presse ravissants, attentions multiples et présentations soignées, les journalistes spécialisés dans le domaine de la joaillerie ont été reçus en grande pompe par les équipes de communication de la haute joaillerie parisienne.

Le but, séduire sur les collections d’exceptions préparées dans les ateliers les plus réputés au monde, pour annoncer la 27ème biennale des antiquaires qui aura lieu au Grand Palais du 11 au 21 septembre prochain.

Bien que faisant l’objet d’un suivi assidu par un lectorat élitiste et amateur de beaux bijoux (et aussi de grelucheries captivantes…), mon blog, Les Précieuses, n’a pas encore atteint la notoriété internationale qui me permettrait de me prélasser dans le champagne et les petits fours des présentations fastueuses des marques de luxe.

En un mot, mon carnet de bal n’est pas (encore) saturé d’invitations presse, et je bouillonne de l’enthousiasme de la néophyte quand j’ai la chance de découvrir une nouvelle collection, une nouvelle marque, ou le backstage d’une grande maison de joaillerie.

C’est ce qui m’est arrivé jeudi dernier, j’ai eu l’honneur, la chance et le grand bonheur d’être invitée par une bonne fée à la présentation de la collection 12 Vendôme de la maison Chaumet.

Chaumet obelisque

Je suis arrivée Place Vendôme entre 2 orages, sous ce ciel gris qui nous ne lâche pas depuis début juillet, l’obélisque de la place complètement grillagé dans un échafaudage géant, le décor extérieur disait un peu non à la fête, un écho d’un certain mood français peut être…

Mais dès le passage de la porte cochère du 12, je suis entrée de plain pied dans ce fameux hors temps que j’ai déjà décrit dans un post précédent sur la boutique Chanel voisine.

Entrée grandiose, escalier majestueux, accueil protocolaire, l’arrivée dans le salon du premier étage par un corridor encadré de 2 tableaux géants des impératrices Joséphine et Marie-Louise est une véritable expérience.

Chaumet Marie Louise Chaumet galerie

Le parquet point de hongrie crisse sous les pas, d’immenses portes-fenêtres laissent le regard plonger sur l’obélisque temporairement échafaudé, des lustres scintillants illuminent la pièce. Pinacle d’un effet surnaturel, deux immenses miroirs se font face de part et d’autre du salon, créant un effet de perspective infinie. J’ai jeté un œil curieux dans le salon suivant, et je suis tombée avec ravissement sur le fameux salon des tiares.

Chaumet TiaresIdentique par sa taille au précédent, murs entièrement tapissés d’un tissu mordoré sur lequel sont fixés, comme en lévitation, tous les prototypes de diadèmes conçus par la maison depuis l’empire, cette pièce est une merveille du patrimoine de la marque, le livre exposé de son histoire, comme un conte de fées moderne.

Je dois avouer que j’étais tellement bluffée par le lieu que j’en ai oublié les bijoux . J’ai identifié Katarina, maîtresse de cérémonie et attachée de presse de Chaumet, qui m’a chaleureusement accueillie et m’a mise entre les mains d’une jeune femme experte, qui a expliqué dans le détail à notre petit groupe de blogueuses la genèse de la collection Lumières D’eau.

Comment vous en parler sans faire le plagiat de tout ce qui m’a été dit et qui est déjà dans la presse ?

12 collections, 12 comme l’adresse, 12 comme le nombre de chefs d’ateliers, 12 comme le chiffre fétiche de la marque.

Lumières d’eau, la source d’inspiration, le reflet de la lumière du soleil dans la transparence de l’eau.

Deux ans de création, du temps, de la patience, de la passion.

Une directrice artistique cash, exigeante, pétillante, féminine : Claire Devé-Rakoff

Des pierres sublimes qui appellent un travail d’exception.

La technique virtuose du fil couteau, qui, grâce au sertissage des pierres par 2 griffes sur un fil, donne une fluidité inégalée à la pièce.

Des bijoux légers et incroyablement modernes, modulables.

Et au final, l’émotion intacte devant tant de beauté.

Chaumet poissondor Chaumet BO2

J’ai pris mes 3 instagrams autorisés, (on avait de droit à la collection-phare et à un coup de cœur, j’ai choisi les boucles d’oreilles poisson d’or, les contes, toujours !), je me suis offert quelques passages supplémentaires devant mes pièces préférées, en me laissant bercer par les explications déjà familières de ma guide.

J’ai récupéré mon dossier de presse sous l’œil vigilant des impératrices Joséphine et Marie-Louise, et telle Cendrillon avant le douzième coup de minuit, je me suis enfuie avant que mon carrosse ne se transforme en citrouille.

C’est là où je vous donne la clé de mon propos initial. Entrer dans les salons de Chaumet Place Vendôme, c’est devenir quelqu’un d’autre.

Ces lieux ont une histoire, un patrimoine, une légende, ils sont mythiques, et jalousement préservés de l’œil du public. Comme à l’Elysée, dans lequel j’avais pénétré il y a quelques années, où je m’étais sentie devenir ministre de quelque chose et où le bruissement de la dureté du pouvoir m’avait pénétrée, ici je me suis sentie envahie par l’effet du merveilleux, éternel malgré la trivialité de notre modernité.

Les salons de Chaumet, c’est l’espace d’un moment, rompre avec l’habitude et renouer avec le rêve, c’est s’offrir un moment de lumières, de Lumières d’eau.

Vidéo présentation Lumières d’eau par Vogue

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