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Category CHRONIQUE, Stories
Post Confinement

Avant de vous présenter ma première invitée post confinement, je me suis dis qu’il fallait que je vous explique mon silence.

Parler de bijoux alors qu’on avait tous l’impression qu’on allait mourir de la peste dans le mois, ça m’a paru insurmontable. J’ai préféré m’improviser cantinière, pour nourrir les bouches voraces de mes hommes, et coach sportive sur zoom pour entretenir mes fessiers et ceux de mes copines.

Pour la première fois depuis très longtemps, j’ai fui les réseaux sociaux.

Peut-être parce qu’il se sont mis à devenir trop bavards. L’explosion des lives chez les influenceuses, actrices, astrologues, facial-istes, médita-trices, yoga-istes et gourous du bien-être m’ont littéralement coupé la chique.

Et je ne parle même pas de la plongée dans la banalité consternante du confinement des célébrités, mais surtout de cette injonction au bien-être poussée à son paroxysme dans cette période de crise… Cet emballement m’a paru suspect, au moins autant que les médicaments miracles du professeur Raoult.

A choisir, j’aurais préféré un apéro zoom avec Houellebecq à base de vodka- Jet27 plutôt que les incantations de mantras sanskrit de la délicieuse Lili Barbery.

Quitte à vivre un moment clé de la grande Histoire, je penche plus pour la version tragi-comique que pour la version bisounours. Après enquête, mes copines ont déclaré à l’unanimité adorer les lives de Yoga Kundalini de Lili et le Kobido de Sophie, je suis restée toute seule avec mon fantasme de murge de fin du monde littéraire avec Houellebecq, ce qui m’a permis de résumer cette expérience inédite dans une vérité première : confine toi pour savoir vraiment qui tu es…

Dire que j’ai entièrement coupé le contact serait mentir. J’ai regardé avec beaucoup de compassion mon idole Sharon Stone sombrer dans le désarroi pendant le confinement. Sans l’ombre d’un maquillage et sous une mauvaise lumière, la pauvre Sharon déclamait d’une voix vibrante à ses 2 millions de followers :   » Oui, je suis riche, oui je suis célèbre, oui je suis intelligente, oui je suis encore sexy quoique plus toute fraiche, mais hélas, je suis terriblement seule…  » Ses confessions m’ont émue, j’avais envie de l’inviter à faire la gym sur zoom avec mes copines, on lui aurait remonté le moral…

Dans mes autres découvertes je me suis délecté des caractères de Lison Daniel, une comédienne intrépide qui métamorphose sont visage grâce aux filtres numériques et qui nous livre une incroyable galerie de portraits écrits au scalpel :

J’ai craqué pour les des doublages de Creustel, un couple de comédiens plein d’imagination qui ont doublés nos films cultes de dialogues confinés-gratinés :

J‘ai découvert Christelle Cholet, une blonde explosive qui chante l’autodérision du quotidien avec la voix sublime de  Véronique Sanson, rafraichissante comme comme un verre de rosé :

J‘ai confirmé mon penchant pour les vannes sans filtre de Sara Connard, l’humour brut  des mecs dans la bouche d’une fille ça décoiffe toujours :

Mais surtout, j’ai fait corps avec les névroses confinées de Nicolas Bedos, son humour noir me fait pisser de rire. C’est moi en homme, en beau, en jeune, et en talentueux. J’avais envie de l’inviter à faire la gym sur zoom avec mes copines pour lui dire qu’on l’aime, bien qu’on soit toutes trop vieilles pour lui.

Alors hier en fin d’après midi, quand j’ai vu cette alerte sur mon iPhone, j’ai presque pleuré. En l’espace de trois jours, Nicolas a perdu son parrain et son père, deux hommes au talent et au charme exceptionnels, ça fait beaucoup. Je les pleure aussi, ils sont ces grands oncles irrésistibles indispensables à la joie d’un jour de fête, ils font partie de ma famille, comme de celle de millions de français.

Le sketch de Guy Bedos et de Sophie Daumier reste un moment fondateur de mon adolescence, l’origine de ma hantise des Slows. Et « Un éléphant ça trompe énormément » est un des films mythiques de ma jeunesse.

J’ai mis du temps pour comprendre pourquoi j’aimais tant Guy Bedos. C’est devenu limpide quand j’ai lu ces lignes de lui :

Je me revendique comme Algérien. Ma légion d’honneur, c’est quand un chauffeur de taxi algérien m’a dit un jour : «Vous êtes comme moi, Maghrébin» et je l’ai remercié. Je ne suis pas dans la mélancolie d’une Algérie française, je suis beaucoup plus proche d’un Camus que d’Enrico Macias. Je prends le risque de déplaire en disant ça, mais je ne changerai rien d’un iota. J’ai toujours agi ainsi, et ce, depuis mon enfance. Je n’ai pas encore tué l’enfant qui est en moi, malgré mon âge avancé. Je suis fier de porter mon enfance algérienne et si l’Algérie avait été différente de ce qu’elle est devenue, ce ne serait pas en Corse que j’aurais eu une maison, mais à Tipasa, près de mon ami Albert Camus.

Il venait du même pays que mon père.

Photos Delphine Jouandeau

Texte Sylvie Arkoun

5 Comments:
29 mai 2020

… Il venait du même pays que ma mère… ce slow avec Sophie Daumier, ces disputes avec Marthe Villalonga …Mythiques ! Son esprit, son regard vif , son sourire malicieux … il va nous manquer , mais là haut au Paradis, qu’est ce qu’ils vont rigoler !
D’ailleurs en mode “ confinée “, j’ai moi aussi préféré rigoler que méditer !!

30 mai 2020

C’est ça, il faisait partie de notre famille, on habitait la même partie du monde, c’est aussi ce que je ressens ! Tellement triste, je l’adorais ….xxxx

30 mai 2020

Ma chère Sylvie,
A te lire, je me dis rétrospectivement que tu m’as beaucoup manqué pendant cette étrange période.
Je découvre ton post au réveil ce matin, passe du rire aux larmes et clique pendant des heures à la découverte de tes précieux tips. Bref, tu as fait ma journée.
Tiens, d’ailleurs, grâce à toi Frankie&Grace sont devenues mes meilleures amies de confinement !
A très vite
Arielle

30 mai 2020

Merci mon Ariellou !!!! toi aussi tu m’as manquée, vite vite on se faire un récap ultra détaillé sur notre chaise longue de la croix !!!! xxxxxxxx

31 mai 2020

Hello
J aimais bcp ta rubrique sur les bijoux, très intéressante et instructive … je ne comprends pas en fait toutes ces personnes faisant silence pendant le confinement … c est bon c était pas la fin du monde et de toute façon les journaux ont tellement monté le truc en sauce … bref … j espère que tu vas pouvoir nous faire découvrir a nouveaux de beaux bijoux … La vie continue … et pour les grandes résolutions de confinement je n y crois pas vraiment … le seul bonheur pour moi à ete de voir Que les animaux sauvages ont pu souffler un peu loin de l humain !
Bat
Myriam

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hi

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