PORTRAIT

Si la mode reste pour moi un domaine désirable, c’est parce que je n’ai jamais réussi à en faire un métier pour en percer les mystères. Du haut de mon 1m73, j’ai bien tenté une carrière de top model autour de mes 20 ans, mais mon rêve s’est heurté à la dure réalité d’un nez trop grand, d’une oreille mal finie, d’un IMC non conforme et d’une démarche dégingandée digne d’Olive, la femme « à Popeye ».

Dans la famille des créatrices de bijoux, Dorothée Sausset appartient à la catégorie des « Aventurières » et rien que pour ça je l’admire, moi qui n’ai jamais pu m’échapper durablement hors du périphérique parisien.

Elle a roulé sa bosse dans les Caraïbes, à Cuba, en Amérique du Sud, avant de se poser définitivement en Inde pour y faire des bijoux, d’abord pour les autres, et maintenant en son nom.

Écrire requiert du calme, du silence, du repli sur soi. Les écrivains sont des ermites, c’est bien connu.

Or depuis presque un mois, je vis dans le chantier de ma maison de Saint-Jean-de-Luz. C’est une expérience inédite qui perturbe ma concentration. Mon œuvre littéraire Les Précieuses s’en ressent, je peine à rédiger ce portrait de la jeune créatrice de joaillerie MARIE MAS que j’ai revue début Mars à Paris.

Vous avez déjà fait des travaux ?

C’est une expérience qui s’apparente à un trekking de 3 mois au Népal alors qu’on n’a jamais marché plus de 3 heures dans les Vosges. Avec en ligne de mire, un endroit fantasmé, le toit du monde.

La première fois que je suis passée devant la galerie Isabelle Subra Woolworth au 51 rue de Seine, je suis tombée en arrêt devant la beauté des bijoux anciens présentés en vitrine, mais je n’ai pas poussé la porte.

J’étais pressée, et sans doute aussi, impressionnée.

En ces temps de semi-confinement chronique, Instagram est une lucarne ouverte sur le  monde. Ça donne l’impression d’une pseudo normalité, mais comme tout pseudo, ce n’est qu’un emprunt à la réalité, qui elle, malheureusement, est en train de se vider d’une grande partie de son contenu.

Ça fait un bail que je cherchais un homme à interviewer, parce qu’au niveau parité dans mon blog, je ne suis pas du tout dans les clous.

Ce n’est pas de la mauvaise volonté, mais dans les bijoux et la création au sens large, je rencontre plus souvent des femmes que des hommes et je le déplore. En amitié, dans le travail, en amour ou en général, personnellement je ne pourrais pas me passer des hommes, n’en déplaise aux warriors du féminisme radical…

Camille, le style en héritage

Certains lieux sont imprégnés de souvenirs. Y remettre les pieds, c’est faire un voyage qui nous projette à la vitesse de la lumière dans notre mythologie personnelle. Et si ça nous ramène dans notre jeunesse, c’est fabuleux, l’endroit se pare pour toujours d’une aura enchantée.

C’est ce qui m’est arrivé cette matinée de septembre caniculaire où je suis partie rencontrer Camille Riboud, la nouvelle Directrice Générale des boutiques Victoire.

Plein Soleil sur Muriel Piaser

Paris est déserté, la COVID s’est exilée sur les plages, abandonnant les cafés sans touristes, au bitume brûlant et aux feuilles roussies prématurément par les vagues de canicule.

Ça sent la fin du monde, on se demande si septembre va bien revenir en l’état dans cette foutue année 2020, c’est comme si tout était parti en vrille dans le dé-tricotage de notre quotidien.