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Category PORTRAIT
Les bijoux selon Julie : chine, crée, mixe !

« Ma passion absolue, c’est de faire avec mes mains. Ma deuxième passion, c’est de chiner. Et jouer à mixer, c’est créer ! »

Il y a des personnes qui sont devancées par leur réputation, c’était le cas de Julie Borgeaud.

Avant même de la rencontrer, je savais qu’elle était cool et créative, curieuse et chineuse, modeuse et éclectique, du pain béni pour Les Précieuses.

Copine de copains de jeunesse, j’aurais dû croiser mille fois le chemin de Julie, notamment dans la sphère bijoux dans laquelle elle s’est reconvertie comme moi depuis 2006. Mais mon radar plus orienté vers la joaillerie était passé à côté de sa marque Imaï, alors qu’elle rayonne depuis plus de 15 ans sur le marché français de la Costume Jewelry, bijouterie fantaisie considérée comme un accessoire de mode.

C’est quand j’ai vu un jour que Brigitte Macron portait ses bijoux que j’ai réalisé que Imaï brillait désormais au firmament de l’élégance Française. La reine de la déco Billie Blanket, son amie et ancienne collaboratrice de leur période de journalistes au Marie Claire Maison m’avait loué ses multiples talents, la convergence des coïncidences m’a enfin décidée à l’appeler.

Débordée par le déménagement de son atelier dans le nouveau lieu de la rue St Maur et par ses reportages hebdomadaires les Jeudi de Julie, elle m’a donné rendez-vous à l’ouverture de sa boutique de la rue Saint-Benoit à Saint-Germain-des-Prés un matin ensoleillé de mai.

Je suis arrivée en flânant par la rue Jacob dans ce quartier où tout est beau, et j’ai attendu que Julie finisse une vente à un touriste américain extatique avant de pousser la porte de sa boutique.

Un écrin aux élégants meubles noir mat sur un doux fond de pierre sablée, des céramiques aux couleurs vives chinées par Julie, et cet escalier en colimaçon unique qui invite à s’aventurer dans l’antre de la créatrice, la boutique Imaï est un lieu chic-issime et charmant.

J’ai posé mon sac et mon iPhone et j’ai eu tout de suite envie d’essayer tous les longs sautoirs suspendus en tableau panoramique sur le mur. La lumière dorée me renvoyait dans les miroirs un reflet idéalisé façon filtre Instagram, je suis entrée dans cet état de transe propice aux grandes folies. Passer la porte de la boutique Imaï, c’est déjà entrer dans le jeu créatif du « chine, crée, mixe » de Julie.

Un sourire solaire, des yeux bleu lagon qui pétillent, une élégance qui doit tout à son art de l’association espiègle et surtout, une façon de porter les bijoux comme personne, surtout pas comme moi.

Quand je fais de paresseuses rotations quinquennales, Julie change à chaque saison et en joue au quotidien. Elle mixe, intercale, transforme, ses bijoux vivent avec ses tenues, c’est l’énorme différence entre une modeuse qui invente son look chaque matin et la couleuvre qui vit dans son sempiternel jean-t-shirt depuis un siècle.

A peine entrée dans sa boutique, mon œil a été capté par ses longues mains fines aux interminables ongles carmins. Naturels ? « Ahaha !!! Pas du tout ! »s’exclame t-elle  !

Elle a craqué sur des ongles façon Geisha du soleil levant proposés avec insistance par sa manucure, une lubie exotique qui transforment ses mains en accessoires aussi gracieux qu’encombrants.

 « Je ne peux rien faire avec mes mains ! » s’exclame t-elle en rigolant, obligée de saisir le collier qu’elle me passe autour du cou par le milieu des doigts, très pratique quand on créé/fait/vend des bijoux !

Entre essayage bijoux, digressions de style, histoires de collections, collection d’histoires, jeux de métamorphoses, fous rires et souvenirs, Julie Borgeaud me raconte Imaï !

« Le déclic, c’est mon premier voyage en Inde. J’ai craqué sur des bracelets joncs en verre coloré que portent les jeunes filles là-bas avant leur mariage et j’en ai rapporté un stock. »

Julie Borgeaud

Julie se lève, part farfouiller dans un placard et revient avec une boite remplie de joncs de toutes les couleurs qu’elle me fait essayer.

C’est irrésistible, j’ai envie de tous les passer quitte à déchiqueter ma main trop grande, ça tinte joliment façon clochette au poignet.

Elle m’explique qu’au moment de ce voyage, elle est à un tournant. Après plusieurs années de journalisme à Marie-Claire Maison, elle a progressé en abandonnant petit à petit le stylisme et la rédaction pour prendre en charge le management et à l’organisation. La création lui manque et elle réalise que ce qu’elle aime avant tout, c’est la mode et ses accessoires.

Elle retourne en Inde, déniche le fournisseur des bracelets, fait fabriquer une petite collection à la taille des françaises et à ses propres couleurs, les assemble avec un ruban, et les vend par lots à tout petit prix au Musée des Arts Déco, aux Galeries Lafayette et chez Sentou. Elle vient de créer son premier bijou en transformant un bijou traditionnel indien en accessoire de mode parisien !

Le succès est immédiat, Julie décide d’abandonner le journalisme déco pour faire des bijoux, sa marque s’appellera Imaï en honneur à M.I. Road, célèbre rue de Jaïpur devenue depuis quelques décennies le centre névralgique du bijou en Inde.

Alors que ma photographe Delphine shoote les bracelets en verre sous toutes leurs coutures, Julie nous dit stop, parce que ces bijoux-là ne sont plus d’actualité… Puis elle se ravise et s’exclame :

« Ils sont magiques ! Les couleurs ! Le petit bruit ! C’est dingue j’adore, je vais les relancer ! »

Je comprends que Julie est une amoureuse de tous ses bijoux, y compris des premiers.

Après ce premier succès, elle commence à fabriquer de nouveaux modèles elle-même à partir de lanières de cuirs, de perles et de guirlandes de lustres en cristal. Dès le départ, elle fait des bijoux à porter de multiples façons, elle aime avant tout dénicher, transformer, détourner.

Dès le départ, Julie est humble dans cette nouvelle activité créative, elle avance prudemment, pas du genre (comme moi) à se bruler les ailes en grillant les étapes !

« J’ai commencé tout doucement, ce n’était pas mon métier ! Au début, je faisais des trucs tout simples. Depuis j’ai beaucoup progressé, maintenant on fait tout à la main et à Paris. »

Julie Borgeaud

Elle est fière de cette expertise acquise pas à pas, elle a maintenant un fondeur, un doreur, des artisans qui transforment ses idées originales sculptées à la cire en bijoux précieux.

Cette liberté lui permet aujourd’hui de réaliser des créations uniques dans des délais relativement courts, et dans le respect de ce qu’elle aime avant tout, des bijoux singuliers qui ont une âme.

Elle se lève et me montre les bijoux de sa collection Detox, des citrons et des asperges sauvages cueillies en Corse, une grappe de groseilles rouges avec deux grains encore verts, et sa collection Brindille, moulage des branches de peupliers ramassées sur son chemin pendant le confinement.

« Chaque collection est une histoire ! Pour moi, cette branche de peuplier avec ses petits bourgeons, c’était la nature au printemps qui me parlait d’espoir dans Paris déserté ! »

On sent la matière moulée dans le métal, le touché est organique, chacun de ses bijoux a une origine végétale, symbolique ou ésotérique, un peu comme ce cristal qu’elle fait tourner sur sa main ou ce bijou miroir dans lequel je me regarde. Je suis bluffée par le raffinement et la complexité de ses bijoux, même les chaines sont travaillées. Je lui demande si elle fait les prototypes de ses bijoux, oui évidemment !

« Ma passion absolue, c’est de faire avec mes mains. Ma deuxième passion, c’est de chiner. »

Où qu’elle soit, Julie a un œil qui traine. Elle me dit en rigolant que l’été prochain elle part se balader en Van, et qu’elle ira chiner dans les brocantes quand son cher et tendre se tapera la cloche dans les bistros gourmands de la France profonde.  Elle a ce talent pour faire d’un objet ou d’un végétal abandonné, un bijou ravissant.  

« Je ne dessine pas, quelque chose attire mon regard, je ramasse, j’imagine, je transforme, je fais moi-même. »

D’ailleurs elle n’aime pas la 3D, elle a bien essayé mais c’est trop froid, trop lisse, trop parfait, elle a besoin du coté aléatoire de la matière et du travail de ses mains pour faire vivre ses bijoux.

Julie me fait tout essayer, y compris sa torque asymétrique de la collection Brindille, sa manchette magique qui dégouline de chaines dorées et son collier Mailles qui me fait craquer total.

Chaque essayage est un combat pour les doigts de Julie contraints par sa manucure de Geisha, mais pour moi, c’est une expérience. Parce qu’avec chaque bijou, je me métamorphose pour jouer une scène de l’histoire racontée par Julie, de la question existentielle devant le miroir de Blanche Neige à celle plus métaphysique posée au pendule de Foucault.

Son œil malicieux capte tout de suite ce qui me va, ce qu’il faut adapter pour que ça tombe parfaitement et pour que ça swingue.

« J’adore les fringues, la mode, mélanger ! Je trouve que c’est très créatif de mélanger ! Il faut juste un peu d’imagination, moi j’ai envie de nouvelles choses du jour au lendemain, à chaque seconde ! »

Julie Borgeaud

Oui, Julie est toujours en mouvement. Son œil qui s’attache aux jolies choses oubliées/cachées/perdues se porte maintenant sur la décoration de son nouvel atelier de la rue Saint Maur.

Parce que sa vie de parisienne se partage entre sa boutique de la très bourgeoise rive gauche et son atelier-loft du très bohême 10ème proche du canal de L’Ourq, elle a décidé d’en faire un lieu vivant.

Elle repère, ramasse, chine, repeint, transforme, décore elle-même, ce lieu où elle pourra imaginer ses prochains évènements.

Suivez bien son actualité parce que comme elle le fait chaque semaine sur son Insta avec les Rendez-Vous de Julie, c’est bientôt dans son lieu unique qu’elle nous invitera pour découvrir, raconter, imaginer, partager avec elle son jeu favori du « chine, crée, mixe » !

Photos Delphine Jouandeau

Texte Sylvie Arkoun

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