Auteur : Sylvie Arkoun

Sylvie Arkoun

La première fois qu’on m’a parlé d’Isabelle Dubern- Mallevays, c’était il y a un an. J’ai regardé le compte de The Invisible collection, et j’ai répondu  :

– Pas pour moi !

– Mais pourquoi ? s’était étonnée Delphine.

– Trop design, trop luxe, trop pointu, avais-je rétorqué.

2022, une page blanche

En 2022, adieu les miasmes, et vive l’enthousiasme !

La passé s’efface, l’année commence par une page blanche, un mouvement, un élan.

Les Précieuses ont fait un cycle de 7 ans, 7 ans de bijoux, de rencontres et de créations, je les prends aujourd’hui par la main avec l’envie d’élargir l’horizon.

Un siècle de Buccellati

Passer la porte de la boutique Buccellati au 239 de la rue Saint Honoré, c’est entrer dans le temple de la marque mythique de joaillerie Milanaise.

Pour la plupart des jeunes créateurs dont je parle dans Les Précieuses, Buccellati est une marque vénérée dont l’âme créative inspirée de la renaissance italienne brille d’un éclat perpétuel.

J’ai écrit mon premier post sur les bijoux éthiques en juin 2016.

Depuis, on a tous pris cinq ans dans la vue, on a remplacé le cinéma par Netflix, le bureau par Zoom et la TV par Instagram. Une touffe de cheveux blancs a colonisé le sommet de mon crâne, mon budget rajeunissement du corps et de l’âme a quintuplé,

J’ai rencontré Salomé Rico un beau jour de septembre, dans sa jolie maison de Montreuil aux couleurs d’un Riad marocain, autant dire il y a un siècle. Un flashback salutaire dans l’été indien en ce weekend de Toussaint gris-bouille. Entre temps j’ai bouclé un cycle, ce qui m’a pris du temps. J’ai écrit la biographie d’une étoile du grand monde.

C’est l’été… Pour la plupart du monde, la seule préoccupation, c’est de se faire bronzer les fesses et de picorer des tapas avec un verre de rosé devant le soleil couchant.

Mais il y a les autres, ceux qui bossent.

Par obligation : les saisonniers, médecins, sauveteurs, guides, hôteliers et restaurateurs au service des touristes tout l’été.

Par vocation : les sportifs qui se produisent au JO.

La relation que j’entretiens avec les marques est finalement assez proche d’une relation humaine.

Certaines me laissent totalement indifférente (je ne les calcule pas), d’autres me hérissent (je ne les citerai pas), et puis il y a celles qui m’attirent (j’ai envie d’en parler donc de les acheter).

Si la mode reste pour moi un domaine désirable, c’est parce que je n’ai jamais réussi à en faire un métier pour en percer les mystères. Du haut de mon 1m73, j’ai bien tenté une carrière de top model autour de mes 20 ans, mais mon rêve s’est heurté à la dure réalité d’un nez trop grand, d’une oreille mal finie, d’un IMC non conforme et d’une démarche dégingandée digne d’Olive, la femme « à Popeye ».

Dans la famille des créatrices de bijoux, Dorothée Sausset appartient à la catégorie des « Aventurières » et rien que pour ça je l’admire, moi qui n’ai jamais pu m’échapper durablement hors du périphérique parisien.

Elle a roulé sa bosse dans les Caraïbes, à Cuba, en Amérique du Sud, avant de se poser définitivement en Inde pour y faire des bijoux, d’abord pour les autres, et maintenant en son nom.

Écrire requiert du calme, du silence, du repli sur soi. Les écrivains sont des ermites, c’est bien connu.

Or depuis presque un mois, je vis dans le chantier de ma maison de Saint-Jean-de-Luz. C’est une expérience inédite qui perturbe ma concentration. Mon œuvre littéraire Les Précieuses s’en ressent, je peine à rédiger ce portrait de la jeune créatrice de joaillerie MARIE MAS que j’ai revue début Mars à Paris.