Auteur : Sylvie Arkoun

Sylvie Arkoun

J’ai rencontré Salomé Rico un beau jour de septembre, dans sa jolie maison de Montreuil aux couleurs d’un Riad marocain, autant dire il y a un siècle. Un flashback salutaire dans l’été indien en ce weekend de Toussaint gris-bouille. Entre temps j’ai bouclé un cycle, ce qui m’a pris du temps. J’ai écrit la biographie d’une étoile du grand monde.

C’est l’été… Pour la plupart du monde, la seule préoccupation, c’est de se faire bronzer les fesses et de picorer des tapas avec un verre de rosé devant le soleil couchant.

Mais il y a les autres, ceux qui bossent.

Par obligation : les saisonniers, médecins, sauveteurs, guides, hôteliers et restaurateurs au service des touristes tout l’été.

Par vocation : les sportifs qui se produisent au JO.

La relation que j’entretiens avec les marques est finalement assez proche d’une relation humaine.

Certaines me laissent totalement indifférente (je ne les calcule pas), d’autres me hérissent (je ne les citerai pas), et puis il y a celles qui m’attirent (j’ai envie d’en parler donc de les acheter).

Si la mode reste pour moi un domaine désirable, c’est parce que je n’ai jamais réussi à en faire un métier pour en percer les mystères. Du haut de mon 1m73, j’ai bien tenté une carrière de top model autour de mes 20 ans, mais mon rêve s’est heurté à la dure réalité d’un nez trop grand, d’une oreille mal finie, d’un IMC non conforme et d’une démarche dégingandée digne d’Olive, la femme « à Popeye ».

Dans la famille des créatrices de bijoux, Dorothée Sausset appartient à la catégorie des « Aventurières » et rien que pour ça je l’admire, moi qui n’ai jamais pu m’échapper durablement hors du périphérique parisien.

Elle a roulé sa bosse dans les Caraïbes, à Cuba, en Amérique du Sud, avant de se poser définitivement en Inde pour y faire des bijoux, d’abord pour les autres, et maintenant en son nom.

Écrire requiert du calme, du silence, du repli sur soi. Les écrivains sont des ermites, c’est bien connu.

Or depuis presque un mois, je vis dans le chantier de ma maison de Saint-Jean-de-Luz. C’est une expérience inédite qui perturbe ma concentration. Mon œuvre littéraire Les Précieuses s’en ressent, je peine à rédiger ce portrait de la jeune créatrice de joaillerie MARIE MAS que j’ai revue début Mars à Paris.

Vous avez déjà fait des travaux ?

C’est une expérience qui s’apparente à un trekking de 3 mois au Népal alors qu’on n’a jamais marché plus de 3 heures dans les Vosges. Avec en ligne de mire, un endroit fantasmé, le toit du monde.

La première fois que je suis passée devant la galerie Isabelle Subra Woolworth au 51 rue de Seine, je suis tombée en arrêt devant la beauté des bijoux anciens présentés en vitrine, mais je n’ai pas poussé la porte.

J’étais pressée, et sans doute aussi, impressionnée.

En ces temps de semi-confinement chronique, Instagram est une lucarne ouverte sur le  monde. Ça donne l’impression d’une pseudo normalité, mais comme tout pseudo, ce n’est qu’un emprunt à la réalité, qui elle, malheureusement, est en train de se vider d’une grande partie de son contenu.

La beauté, etc…

La beauté, c’est l’alpha et l’oméga des discussions avec mes copines, le marronnier des journaux féminins et des siècles de quête d’un Graal qui se joue de nos fantasmes. Bref, c’est un sujet qui touche au cerveau néandertalien de la moitié de l’humanité.

Ça faisait un moment que je voulais en parler, mais j’hésitais à faire une incursion sur le terrain de Sophie Davant, son positionnement de  « vieille jeune » / « jeune vieille » pythie de la beauté est indétrônable.